Il a 69 ans, il demeure entre Rochefort et Saintes et, bien qu’il s’en défende, Jean-Pierre est un miraculé. Jeudi en début d’après-midi, alors qu’il était parti de Montbéliard, dans le Doubs, avec un petit avion ULM caréné, cet ancien ingénieur de la métallurgie a vécu une histoire aussi incroyable qu’extraordinaire.
Pris au piège d’un brouillard automnal, il a atterri dans les arbres du massif d’Uchon, au sud d’Autun, en Saône-et-Loire. Un site réputé dangereux où, en 1982, par temps de brouillard déjà , dix Néerlandais avaient trouvé la mort dans le crash de leur avion.
Jean-Pierre, lui, a eu beaucoup plus de chance. Parti de Franche-Comté, il devait faire escale à Montluçon, dans l’Allier, pour refaire le plein de carburant.
J’étais descendu à 2 000 pieds, alors qu’à 2 500 pieds, j’étais certain de passer.
Non seulement le petit avion ne s’est pas désintégré, n’a pas pris feu et n’a pas explosé, mais il s’est immobilisé au-dessus de plusieurs feuillus.
«Je n’ai senti aucun choc», précise le Charentais qui, loin de paniquer, a attendu cinq bonnes minutes avant d’appeler les sapeurs-pompiers.
Après avoir analysé la situation, il a expliqué ce qui lui était arrivé, a indiqué que son petit avion était posé sur des arbres et aussi a donné sa position GPS.
Reste que le retrouver ne s’annonçait pas forcément facile, au milieu d’une forêt particulièrement dense et en présence de brouillard.
Alors que l’hélicoptère de la gendarmerie nationale, de Dijon, avait été appelé à la rescousse, ce sont des sapeurs-pompiers, au sol, qui localisèrent l’appareil, sur un terrain très accidenté, avec une pente à plus de 50 % par endroits.
Au contraire de dix Néerlandais en 1982 et de quatre Anglais en 1987 au sommet du mont Beuvray, à moins de 20 kilomètres, dans son malheur, Jean-Pierre a eu beaucoup de chance.