Avec ses cabanes en planches rafistolées, les rangs de laitues et le château d’eau Saint-Pierre en toile de fond, cette petite vallée de Ration derrière le Carel, le centre de langues, ne correspond pas exactement à l’image que l’on peut se faire du jardin d’Eden. En tout cas pour Jean-Claude, Jacques et André, ces carrés de salades, de poireaux, de fraises ou d’artichauts, c’est quand même un peu le paradis.
Leurs parcelles sont contiguës et entre eux, c’est la complicité de la bêche et du râteau.
Jean-Claude Bouyer dans une vie antérieure était géomètre, André Bernard se qualifie «d’homme de lettres» à la retraite, ayant exercé la profession de facteur pendant de longues années, et Jacques Chauveau, dit «Le Professeur», est retraité de l’Éducation nationale.
«Tout le monde se connaît ici et on a tous cette même passion du jardinage», expliquent les copains.
En perfectionnistes, ils réalisent la plupart de leurs plants dans le secret de leurs cabanes.
Pas un brin d’herbe parasite dans les planches d’ail au garde-à -vous, idem dans les radis qui lèvent timidement au soleil de printemps.
On discute de la pluie et du beau temps – («surtout de la pluie qui se fait attendre en ce moment dont on aurait bien besoin») avant de se mettre ou boulot.
À Ration, le bonheur est dans le potager. S