Un 15 août à Royan, à minuit, on peut être policier et subir la loi du moment. Sitôt les dernières fusées du rituel feu d’artifice éteintes, ça bouchonne sec. Côté passager, Stéphane ne montre pas d’avantage d’agacement. Celle où les rues désertes deviendront «leur» espace. Celui, aussi, de ceux qu’ils ont pour mission de surprendre : les fêtards trop zélés, les conducteurs trop éméchés, les visiteurs nocturnes mal intentionnés. Éric, Rico pour son coéquipier, a 35 ans, Stéphane 36 ans.
Dans leur Clio banalisée, pour ne pas dire banale, ils se fondent dans la masse, en ce soir d’affluence en ville. Même lorsque la circulation nocturne se résume à la présence d’une poignée de véhicules, rien n’attire l’attention sur eux.
Les deux fonctionnaires de police, avant chaque prise de service, y veillent, jusqu’à adapter leur tenue vestimentaire à cette nécessité d’anonymat : des vêtements confortables, ni trop amples, ni trop serrés.
En pleine saison, les hommes de la brigade anticriminalité, la BAC, pour les intimes ou les initiés, prennent leur service à 19 heures, pour ne se coucher qu’au-delà de 6 heures.
Trois nuits de repos succèdent à trois nuits de service, deux mois durant. De retour d’une nuit de patrouille, pas question d’attendre le réveil de la petite famille.
«Il faut dormir, sinon on ne tient pas la saison», assure Stéphane. Un petit revendeur de drogue de leur connaissance a procédé à une transaction.
«Une nuit, avec un coéquipier, on s’est retrouvé sur la rocade au milieu d’un gang de braqueurs de coffres», se souvient Stéphane. On les a suivis jusqu’à Semussac. Et là , sur le rond-point, ils ont tourné à 10 km/h.
La radio annonce une tentative de vol de voiture. S