Je suis entré lundi matin (le 16 avril) dans une cité de décombres, où l’on chercherait vainement une maison intacte. Des milliers de bombes et d’obus ont creusé partout des cratères, les rues sont comblées par les gravats ; des explosions secouent toujours les ruines et, de temps à autre, de grands pans de murs s’écroulent avec fracas.
Un spectacle de désolation s’offre donc aux premiers combattants investissant la station balnéaire.
Il faudra attendre la reddition de l’amiral Michahelles, encerclé dans son bunker de Pontaillac, pour juger la poche de Royan définitivement libérée.
Outre-estuaire, les Allemands tiennent également la poche de la pointe de Grave, pour une même finalité : interdire aux Alliés l’accès au port de Bordeaux.
Le port de Bordeaux a bien été repris fin août aux Allemands, mais aucun navire allié ne peut prendre le risque de s’aventurer à l’entrée de la Gironde.
Puisque les Alliés manquent des moyens humains et matériels, majoritairement consacrés à l’avancée vers l’Allemagne, la décision est prise de contenir les soldats allemands dans leurs poches.
Les Forces françaises de l’intérieur (FFI) se positionnent, en septembre, autour de celles de Royan et de La Rochelle.
Le sort de Royan a été scellé par l’ambition du général de Gaulle.
D’un point de vue strictement militaire, trois semaines avant la reddition totale du Reich allemand, la prise en force de la poche de Royan (et son cortège de nouvelles victimes) fait plus que débat. Source