« L’an dernier, on remontait trois ou quatre poulpes dans la saison de pêche, à la criée on voyait passer un bac par-ci, par là », dit Philippe Micheau, président du comité départemental des pêches de Charente-Maritime. En Bretagne, où la population de poulpes est importante aussi cette année, cela pose problème aux pêcheurs au casier. De la Bretagne à la Charente-Maritime, c’est l’année du poulpe !
Au contraire les pêcheurs au filet tirent leur épingle du jeu. Le poulpe se vend entre 6 et 8 euros le kg.
Le poulpe est particulièrement vorace, dit Paco Bustamante, chercheur en écotoxicologie à l’université de La Rochelle, « ça peut avoir un impact sur les mollusques – moules, praires, huîtres – et les crustacés comme les crabes et les araignées ».
Ce retour du poulpe ne réjouit pas le chef rochelais triple étoilé au Guide Michelin, Christopher Coutanceau, qui l’avait « retiré de la carte, car il était en perdition ici ces dernières années ».
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Avec le poulpe « on gagne une espèce, mais on risque d’en perdre plusieurs car le poulpe dévore tout », soupire ce militant de la pêche durable. « Une année froide, avec des températures basses, il n’y a pas trop de poulpes », explique le chercheur. « Les poulpes étaient très nombreux dans les eaux atlantiques dans la première moitié du XXᵉ siècle. » On ne sait pas trop pourquoi leur population a baissé dans la deuxième moitié ».