Le Grand Pavois à Bordeaux ? Le coeur du salon nautique à flot bat-il toujours pour La Rochelle, la ville qui l’a vu naître en 1973 ? L’hypothèse d’une délocalisation à Bordeaux redevient d’actualité. Pour la troisième fois, la Ville de Bordeaux et le Grand Pavois sont en relation pour délocaliser le salon nautique à flot au port de la Lune. L’assemblée générale de l’association Grand Pavois validera-t-elle le choix d’un déménagement du salon à flot rochelais à Bordeaux?
La question revient sur le devant de la scène nautique, où il se confirme que le président du salon, Alain Pochon, est en contact étroit avec la municipalité bordelaise. Une information que n’a pas voulu confirmer le cabinet du maire de Bordeaux, Alain Juppé, sans toutefois cacher l’intérêt de la ville pour l’événement rochelais.
Bordeaux aurait proposé un pont d’or aux Rochelais. Une somme proche du million d’euros est le montant qu’évoque radio pontons, même si rien n’est dit à ce jour, des conditions précises de la négociation.
A la mairie de La Rochelle, l’élu qui est en charge de mettre de l’huile dans les rouages des relations entre le salon et la ville, a les mêmes échos. Mais Jack Dillenbourg n’a reçu aucune «information officielle» émanant de l’association Grand Pavois ou de la Ville de Bordeaux.
Il fait écho à son président, Jean-François Fountaine, lequel exprime que, si le Grand Pavois venait à choisir la délocalisation, un autre salon nautique d’automne verrait le jour à La Rochelle.
Sous entendu, organisé à l’initiative d’une autre équipe que celle de l’association du Grand Pavois.
Si le “La Rochelle boat show”, comme les étrangers le nomment, n’est plus ici, sa notoriété est détruite. Les chantiers nautiques sont plus présents en Charente-Maritime qu’à Bordeaux.
Certes, les Girondins ont Lagoon, CNB, et Couach, et si Bordeaux veut organiser son salon des grands yachts, aucun souci. Mais le salon nautique grand public, c’est La Rochelle.
Il y a une dimension morale qui est importante : le Grand Pavois a été créé par des constructeurs rochelais. C’est une manière d’héritage qui est au patrimoine économique, voire culturel rochelais.
Si le Grand Pavois devait se délocaliser, je militerai pour le maintien d’un salon nautique à La Rochelle.
Même sentiment partagé par Christophe Maury, le patron du chantier nautique des Minimes et président des Professionnels du nautisme rochelais, association regroupant une soixantaine de PME du plateau nautique et de la zone d’activités des Minimes.
Tout le monde savait qu’un jour ou l’autre, le départ du Grand Pavois de La Rochelle pourrait arriver. Mais il y a fort à parier que si cela est dit dans le journal, les esprits vont commencer à s’exciter et qu’il y aura du monde pour monter au créneau et défendre le salon à La Rochelle.
Bénéteau a déjà le salon nautique de Paris, le Grand Pavois doit rester rochelais. «Le groupe Bénéteau pourrait être de ceux qui font le forcing» pour accueillir le Grand Pavois, ajoute l’adjoint au maire.
On précisera que l’implantation bordelaise de Bénéteau, à travers ses marques Lagoon (catamarans) et CNB (voiliers de luxe), peut en effet avoir son poids dans la balance.
En déplacement hier au Brésil, le président du conseil d’administration de l’association Grand Pavois, Alain Pochon, ne nie pas que, depuis 2006, des contacts réguliers ont lieu avec Bordeaux. Mais il dément le projet de délocalisation.
Le prochain Grand Pavois se déroulera à La Rochelle, et le sujet ne sera pas inscrit à l’ordre du jour de notre assemblée générale, au mois de janvier.
A deux reprises dans le passé, Bordeaux a fait les yeux doux de Chimène au salon rochelais. Jamais, cependant, l’association du Grand Pavois n’a franchi le pas de la délocalisation au coeur des bassins à flot de la Garonne.
Exprimant ses tentations, l’association avait toutefois pu renégocier les conditions de son partenariat avec la collectivité rochelaise, pour améliorer les conditions d’accueil de ses exposants.
Plus que des rumeurs, le projet de déménagement avait donné lieu à une simulation précise. Pour bénéficier d’une dynamique croissante de la notoriété bordelaise, ville dont les multiples connexions aéroportuaires peuvent constituer un atout pour un marché du nautisme qui se nourrit de ses ventes à l’étranger?
Résumé du Sudouest de Philippe Baroux et Stella Dubourg