Les étagères de la pharmacie mutualiste, rue du Minage à La Rochelle, semblaient parfaitement garnies.Il fallait entrer pour découvrir l’offre «-20 % avant fermeture» scotchée devant les crèmes amincissantes, gouttes pour le nez et autres compléments alimentaires.«Rien n’est plus triste que des rayons vides, j’ai sorti tout ce que j’avais en réserve», confiait Anne Léonard, la pharmacienne.
Longtemps, la pharmacie mutualiste de La Rochelle a pu compter sur cette fidélité, héritée d’un temps ou elle était la seule à pratiquer le tiers payant «et même à rembourser en argent comptant les frais de médecins aux patients», confie Pascal Othaburu, directeur de La Mutualité française 17.
Mais au fil des années, elle n’était plus devenue qu’une officine comme une autre, soumise à très forte concurrence dans l’hypercentre rochelais qui en compte 8 ou 10, dont cinq à proximité immédiate du marché.
La crise n’a pas aidé, l’offensive de la Sécurité sociale pour combattre la surconsommation des médicaments non plus.
«C’est sans doute une bonne chose en soi, mais les pharmacies en souffrent», note Pascal Othaburu.
Derrière la fontaine du Pilori, le plus proche voisin pharmacien de celle qui baisse le rideau, Claude Sicard, ne contredit pas.
Aujourd’hui, des pharmacies ont ouvert dans les communes périphériques et c’est là que leurs résidents vont.
N’imaginant pas un soudain revirement de tendance, la Mutualité française 17 a donc choisi de sacrifier son officine, progressivement ramenée ces derniers mois de 8 à 3 salariés.