Il en coûtera 810 000 euros, plus les frais de démolition, pour acheter ce bout de terrain de 2 300 mètres carrés et démolir la petite maison construite en 1967. Le débat aura agité l’assemblée départementale pendant plus d’un mois. Et puis la réponse est tombée, vendredi : réuni en commission permanente – et à huis clos -, le Conseil général a décidé d’exercer son droit de préemption sur une propriété en vente à Sainte-Marie-de-Ré, sur la dune des Grenettes, face à la mer.
Il lui en coûtera 810 000 euros, plus les frais de démolition, pour acheter ce bout de terrain de 2 300 mètres carrés, démolir la petite maison construite en 1967 et rendre les lieux à la nature.
N’est-ce pas un peu cher payer, en ces temps de disette budgétaire?
Cette acquisition valorise la modeste propriété des Grenettes à 352 euros le mètre carré de sable, soit 350 fois le prix moyen du terrain non constructible.
Elle va absorber à elle seule près du tiers des 3,5 millions d’euros affectés cette année aux acquisitions foncières sur les fonds de l’écotaxe.
L’information, rendue publique par «Sud Ouest» avait fait tousser dans les chaumières.
Des contribuables maritimes s’étaient émus de l’usage de leurs impôts.
Les élus en avaient pris pour leur grade, accusés au mieux de jeter à la mer l’argent public, au pire de caresser des arrière-pensées spéculatives.
Selon le Code de l’urbanisme, la préemption d’une propriété bâtie au titre de la préservation des espaces naturels ne peut se faire qu’à titre exceptionnel.