De la délinquance des mineurs, on retient plus facilement le placement en centre éducatif fermé – solution radicale qui frappe l’opinion – que le suivi en milieu ouvert.Dommage, car cette mesure plus discrète concerne 90 % des jeunes délinquants qui ne récidivent pas et sortent de l’ornière grâce au suivi de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).Philippe Le Gendre est éducateur dans ce service du ministère de la Justice, autrefois à Rochefort et parti à La Rochelle en 2010.
Les huit éducateurs du service accompagnent chacun 25 jeunes, de 13 à 18 ans, dans leur milieu et à la demande des magistrats.
Le schéma est classique : le jeune se fait arrêter ; la police saisit le procureur qui reçoit lui-même le mineur ou qui décide de saisir le juge.
Dans ces expériences où l’on apprend son rapport aux autres, la confiance en soi et le partage des règles, le mineur rencontre des jeunes délinquants, comme lui, mais aussi des petits, suivis dans le cadre de mesures d’investigation et d’orientation éducative.
Relevant du droit commun de la protection de l’enfance, c’est la seule mission civile de la PJJ qui, à la demande du juge encore, vérifie si un enfant est en danger ou pas dans sa famille.