Samuel Beckett voulait «une blonde de préférence, la cinquantaine, de beaux restes, grassouillette, poitrine plantureuse», pour incarner Winnie.SA Winnie, l’héroïne (si l’on peut dire) d «Oh les beaux jours», qui débite un long monologue, enterrée jusqu’à la taille, flanquée d’un grand cabas et d’une ombrelle.Eh bien, Samuel Beckett aurait été content.La Winnie 2012 a de longs cheveux blond foncé, une petite cinquantaine, et beaucoup plus que des restes.
À vrai dire, elle est d’une beauté éclatante, autant intérieure qu’extérieure.
Catherine Frot, avec la complicité du metteur en scène Marc Paquien, recrée «Oh les beaux jours» à La Coursive, la scène nationale de La Rochelle, où, jusqu’ici, elle n’était venue qu’en spectatrice.
Quelque 200 personnes, parmi lesquelles le directeur du Théâtre de la Madeleine, à Paris, et les élèves de l’option théâtre du lycée Valin de La Rochelle, ont assisté hier soir à la générale d «Oh les beaux jours».
Deux cents heureux qui ont découvert le décor (le mamelon ressemble à une coquille d’huître génate) dans lequel est enterrée Winnie, et salué la performance de Catherine Frot.
«Encore une journée divine», soupire Winnie, avant d’attaquer un monologue d’une heure vingt.
Dans la bouche de Catherine Frot, les jours sont comme le voulait Beckett : drôles et tragiques.
Nièce de Jean-Louis Frot, ancien maire de Rochefort, Catherine a un peu rompu les liens avec la région dont sa famille est originaire, depuis la mort de sa grand-mère.
Mais vendredi soir, son père, ses oncles et ses tantes seront «tous là » pour saluer sa performance.
J’ai été marquée par Madeleine Renaud dans le rôle de Winnie, pour moi ça a été un grand choc.
Je cherchais quelqu’un à la hauteur de cette idée, et j’ai rencontré Marc Paquien.
Pierre Banderet, un vieux camarade du Conservatoire, a accepté de jouer Willie.
Mais c’est mon métier d’actrice de tenter des choses différentes.
Quant à Marc Paquien, l’heureux metteur en scène, il juge que son actrice «a toutes les qualités pour le rôle». S