SUD OUEST : Décharges sauvages, quand le BTP descend ses poubelles

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photo S. Cottin
Il y a toujours le ciel, le soleil et la mer. Mais aussi de plus en plus de goudron, de ferraille, de béton, de plastiques et de tôles d’amiante abandonnées par ces nuées de camions hors les clous et la loi. Rançon de sa gloire immobilière, voilà que les décharges illégales fleurissent à nouveau parmi les campagnes et les rivages du Sud-Ouest.

Car si la vilaine coutume qui poussait autrefois le pollueur moyen à recycler son vieux réfrigérateur dans le champ voisin a vécu, certains professionnels du bâtiment prennent aujourd’hui le relais à un échelon quasi industriel.

Ce sont, en millions de tonnes et selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les déchets annuels du bâtiment et des travaux publics (BTP).

Ils représentent 40 % des déchets produits par les industries en France.

À l’image, par exemple, de ce chauffeur reconnu coupable d’avoir abandonné l’an dernier 2 700 mètres cubes de remblai non identifié à 100 mètres à peine du chantier de l’hôpital de Rochefort.

Sous le coup d’un procès-verbal, la Screg Sud-Ouest s’est depuis engagée à remettre le terrain en état plutôt que de tenter sa chance à la barre d’un tribunal correctionnel.

À mi-chemin entre la solution de facilité et le forfait organisé, les rares entreprises confondues se retranchent d’ailleurs le plus souvent derrière l’accord – voire l’invitation – du propriétaire des lieux.

Bien qu’elles soient majoritairement inertes, ces montagnes de gravats suintent parfois aussi les hydrocarbures ou l’amiante jusqu’au coeur d’espaces humides pourtant protégés par Natura 2000, hypothéquant au passage la qualité des eaux de baignade et celle des bassins ostréicoles.

«Sans le savoir, le pauvre type paye alors plein pot le coût d’un recyclage qui n’aura jamais lieu», avoue l’un des nombreux chefs d’entreprise n’ayant heureusement pas encore succombé à la tentation. S



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