Le préfet ni l’État n’auront décidément le zonage facile. Et le défaut d’argumentaire accompagnant les premières décisions concernant les zones orange ne devraient pas contribuer à apaiser les rancoeurs, en attendant que le sort des Boucholeurs, de la pointe de la Fumée ou même de la micro-zone d’Aytré ne soit réglé dans les prochaines heures.
Ainsi donc, la tonalité est à l’assouplissement du côté de Loix ou de La Flotte-en-Ré, tandis que Nieul-sur-Mer vire au noir (notre édition d’hier).
En fait de «zone de solidarité», 11 maisons comprises entre la rue du Port et celle du Vieux Pont surplombant le Gô, et dont les experts de l’État ont avéré l’extrême dangerosité.
S’il n’était catastrophé par cette nouvelle, Patrick Baillargau pourrait en rire : construite en 2001, munie d’un étage et surélevée d’un mètre selon les recommandation du POS, sa maison, hormis dans la cave, n’a pas reçu une goutte d’eau lors de la tempête.
Les photos qu’il a prises à 4 h 24 cette nuit-là illustrent d’ailleurs un très modeste spectacle : l’eau du Gô, le ruisseau voisin, vient à peine affleurer son portail, au pied du jardinet…
Nous, à Nieul, où il n’y a eu fort heureusement aucune victime, l’eau était repartie avec la marée, dès le petit matin.
Avec 20 centimètres d’eau dans son salon, son voisin Lucien Seguinot, 76 ans, ne s’estime pas non plus, dans sa maison, en situation de grand péril.
Son père et, avant lui, son grand-père vivaient ici, et les caprices du Gô, voire ses colères, appartiennent à l’ordre des choses parfaitement assimilées. Source