Le jeune phoque gris de l île de Ré défraye la chronique depuis plusieurs jours. Dans la lignée du puma des années 60 qui jouait à cache-cache avec les piégeurs, il s’est montré devant les belles villas des Portes-en-Ré, au milieu des bernaches du Fier d’Ars, dans le port de La Flotte où il a fait festin d’anguilles et dans celui de Saint-Martin où il a poussé un cri rappelant vaguement la sirène d’un bateau rentrant au port.
Cela n’aurait rien d’extraordinaire», explique Laurence Gonzales, l’une des spécialistes rochelaises des mammifères marins (*).Car, quitte à donner raison à Claude Allègre, le phoque gris – mammifère pourtant habitué aux eaux fraîches de Scandinavie ou des îles anglo-saxonnes – se fait de plus en fréquent dans nos eaux de plus en plus douces du golfe de Gascogne.
Il semble que le phénomène n’ait rien à voir avec la température de l’eau, le trou de l’ozone ou le protocole de Kyoto.
Mais à l’humeur vagabonde des gamins prématurés en rupture de vie sociale et familiale.
Pour un phoque adolescent, c’est comme un simple voyage initiatique que de rejoindre ainsi Molène à Ars-en-Ré, les Sept Ãles à la pointe de Grave.
En lien avec Oceanopolis à Brest, les scientifiques rochelais ont tenté de percer le mystère des déplacements de ces facétieux pinnipèdes. S