Avec la sortie imminente du dernier Depardieu et la sélection un brin inattendue du film de Mathieu Amalric en compétition officielle à Cannes, ce sont deux longs-métrages en partie réalisés à Rochefort qui font le printemps du cinéma français. Quarante-quatre années après le tournage des cultissimes «Demoiselles», la ville apparaît ainsi à nouveau au générique des décors plus ou moins naturels plébiscités par les producteurs.
Mais si plus d’une dizaine de films y ont été tournés depuis le début des années 2000, le mérite en revient aussi à la compétition sonnante et trébuchante que se livrent à coups de subvention les régions françaises.
Au-delà de l’équipe de VRP picto-charentais envoyés dès demain sur la Croisette, Didier Simonet – le directeur général adjoint du Conseil Régional – garde depuis Poitiers la haute main sur ce secteur-clef de l’économie locale.
Si Paris et l’Ile-de-France semblent indétrônables, le nombre de tournages ne cesse de progresser en Poitou-Charentes?
Au moins six longs-métrages tournés dans la région, et autant qui sortent actuellement au cinéma, comme «Mammuth», ou «La tête en friche» de Jean Becker, tous les deux avec Gérard Depardieu et tournés en Charente-Maritime.
Depuis 2004, les fonds d’aides régionaux ont augmenté de 71 % en France, et ils représentent désormais un quart des aides publiques à la création cinématographique.
En 2009, le fonds d’aides a versé 2,14 millions d’euros, un montant qui intègre aussi la somme accordée par le Centre national de la cinématographie (CNC).
Historiquement, le CNC a rendu cela possible afin de freiner un peu les délocalisations des tournages à l’étranger, notamment dans les pays de l’Est. Quant à l’effort régional, au même titre que les politiques industrielles ou agricoles, il permet à toute une filière économique de se développer d’Angoulême à La Rochelle, avec à la clef de nombreuses créations de petites boîtes de production. Source